Célibataire, étudiante, femme active, les années passent, et, en tant que femme, la pression monte. L’horloge biologique rappelle que la nature est reine. Une grossesse peut devenir un rêve inaccessible selon l’âge. Vous pensez alors à congeler vos ovocytes. C’est un moyen de préserver votre fertilité. Pratique légale dans certains pays elle n’en demeure pas moins assez onéreuse. Cette solution n’est pas encore envisageable en France, excepté dans certains cas médicaux. Le Sénat devrait bientôt valider un projet de loi permettant à toutes femmes de vitrifier leurs ovocytes, projet déjà adopté à l’Assemblée Nationale, avec une limite d’âge.

Avoir le droit de congeler ses ovocytes, une solution pour préparer l’avenir

Vous vous disiez peut-être que jusque-là, vous « aviez le temps », vous étiez encore fertile et vous attendiez de rencontrer votre moitié pour envisager une grossesse. Or, les années ont passé et la situation ne vous semble pas encore parfaite. Vous n’êtes pas prête. Vous vous posez alors beaucoup de questions.  La société vous pousse aussi à avoir peur. Vous angoissez. Vous aimeriez prévoir l’avenir et ne pas entendre, un jour, que « c’est trop tard ».

En  lisant un magazine,  vous tombez sur les mots « congélation d’ovocytes » et cela vous apparaît comme une solution miracle.

Congeler ses ovocytes, c’est mettre à l’abri sa fertilité et préparer l’avenir, quelle que soit sa situation maritale.

Alors, vous relâchez la pression. Vous décidez de vous documenter. Oui, mais… 

La congélation d’ovocytes, un terrain glissant

La probabilité de tomber enceinte entre 35 et 39 ans est de 30% car la fertilité diminue. Le nombre d’ovocytes chute, alors que les risques de complications pendant la grossesse, eux, augmentent. Congeler ses ovocytes permet de mettre les cellules à l’abri du vieillissement, pour les utiliser plus tard.

La plupart des pays européens autorise cette pratique, notamment en Espagne. En France, c’est plus compliqué. Actuellement, cela est régi par la loi de bioéthique de 2004 révisée en 2011. Seuls les cas suivants autorisent une vitrification d’ovocytes 

• Dans le cadre d’une Fécondation in vitro
• Dans le cas d’endométrioses
• Dans le cas d’un don d’ovocytes
• Dans le cas d’un traitement en chimiothérapie, traitement dangereux pour la fertilité féminine. La durée de conservation des ovocytes congelés est de 5 ans. Retrouvez ici mon propre témoignage pour France 3 Côte d'azur et mon vécu

Actuellement, vous n’avez donc pas d’autre option que de vous rendre à l’étranger si vous souhaitez congeler vos ovocytes. Il faut compter une moyenne de 3000 Euros pour le protocole. C’est un budget conséquent qui se prépare. Toutes les femmes ne peuvent y avoir accès.

Comment se déroule un protocole de congélation ovocytaire

Après divers tests, bilans, évaluation des risques et chances de réussite, débute alors le processus de stimulation ovarienne.

La stimulation est amorcée dès le deuxième jour des règles, à l’aide d’injections sous-cutanées, et ce durant 9 à 10 jours. Ces injections vont alors booster et stimuler la production d’ovocytes.

Enfin, vient le moment de la ponction des ovocytes, ce moment qui peut être redouté parfois. Il s’agit d’une aspiration.

Pas de panique, vous êtes sous anesthésie générale la plupart du temps et vous ressortez de l’hôpital très rapidement.

Après incubation dans une solution cryoprotectrice, les ovocytes sont alors directement dans l'azote liquide à - 196°C

Ils sont protégés du vieillissement, quel que soit le nombre d’années en congélation.

Quelles sont vos chances ?

Cette préservation ne vous garantit pas une grossesse à 100%, loin de là. Mieux vaut en avoir conscience et ne pas miser tous ses espoirs en celle-ci.

22,9% des patientes âgées de plus de 36 ans ont pu donner naissance à un bébé suite à la congélation de leurs ovocytes et une FIV (fécondation in vitro). Il s’agit de faire féconder en laboratoire les ovocytes prélevés avec les spermatozoïdes.

La fertilité des femmes diminue avec le temps. Si vous souhaitez préserver vos ovocytes, il est recommandé de le faire avant l’âge de 35 ans.

Ce protocole ne peut être réalisé qu’à l’étranger actuellement, mais une nouvelle loi est en cours. Ainsi, cette procédure qui consiste à vitrifier ses ovocytes ne sera plus exclusivement réservée aux femmes souffrant d’altération de leur fertilité pour raisons médicales. Elle sera ouverte à toutes, avec très certainement un cadre à respecter, y compris en terme d’âge limite. Il reste à ce jour encore de nombreuses zones d’ombre quant à cette nouvelle loi. 

Retrouvez ici mon témoignage pour Elle.fr 

Par Carole Proietto